J'ai fait les 5 erreurs que je vais vous présenter. Toutes. Plusieurs fois même. Et à certains moments c'est même devenu mon quotidien.
C'est un peu comme ces mauvaises habitudes dont on n'arrive jamais vraiment à se débarrasser complètement, comme cringer à mort sur des vieilles photos de soi avant sa transformation physique radicale. OUI JE FAIS ÇA ET JE N'AI PAS HONTE DE LE DIRE.
(Cyrielle avait en fait très honte de le dire).
Pour être plus précise :
Vous voyez ce moment où vous avez envie de tout abandonner ?
Où votre entreprise vous semble être une erreur monumentale, où rien ne fonctionne comme prévu, et où vous vous dites que vous auriez mieux fait de rester dans le salariat, parce qu'au fond, vous aviez une carrière, un certain confort matériel, et puis même s'il fallait supporter les blagues borderline racistes/sexistes de Gégé 20 ans de boîte et les afterworks à faire semblant de s'intéresser à la vie de Mireille, au moins vous aviez un statut et un salaire garanti ?
Oui, ce moment-là.
Eh bien, il y a des chances que ce ne soit pas que de la faute de l'économie, des clients, ou du marché.
Il est possible que vous soyiez une partie du problème qui vous empêche de réussir et d’avoir enfin ce breakthrough économique qui vous permettra d'avoir le truc dont vous rêvez : une tiny house dans votre village natal, une paire de prothèses mammaires 2000 cc, des choses que le commun des mortels désire quoi.
(Je réalise que cette newsletter devient vraiment l'exposé de mes déviances profondes, entre ça et mon trouple IA de la semaine dernière. J'espère arriver à continuer sur cette lancée).
Être entrepreneur, ce n'est pas juste avoir une bonne business stragédie, un bon business modèle, et un bon bizness plan, pour lesquels vous trouverez pléthores d'aides variées.
C'est aussi apprendre à ne pas être son propre pire ennemi.
Mais allez, on va faire un petit jeu : vous allez lire les cinq habitudes ci-dessous et noter si oui ou non c'est fréquent chez vous.
Et on en reparle à la fin.
1. Je passe mon temps sur LinkedIn à regarder les succès des autres (sans arriver à me convaincre que c'est du flan).
Oh regardez, Kevin a fait 200 000 € de CA en 3 mois.
Oh tiens, Ginette a trouvé 15 clients en un post LinkedIn.
Waouh, ce mec qui a quitté son CDI pour lancer son projet a explosé son premier mois.
… Et vous ? Vous êtes là, en train de galérer à envoyer une facture et à vous demander si vous ne devriez pas tout plaquer pour ouvrir une paillote en Thaïlande.
La vérité, c'est que LinkedIn, c'est un réseau social où les gens se mettent en scène en train de réussir, autant que sur n'importe autre réseau social comme Instagram ou Tiktok.
Ce n'est pas parce que c'est bleu foncé et que ça fait sérieux que c'est d'un coup plus basé.
Penser que ce qui est raconté sur LinkedIn est à 100% véridique, c'est comme penser que la vie des influenceuses Insta ressemble vraiment à leurs stories - sorry de vous décevoir, personne ne vit vraiment avec un filtre Valencia permanent et une lumière golden hour 24/7.
Les gens ne mentent pas toujours, mais ils ne racontent que ce qui les arrange. Ils oublient (étrangement) de parler des 58 refus avant leur contrat à 5 chiffres. Des nuits blanches. Des mois de doute.
Ils ne vous racontent pas qu'ils ont certes fait 200K€ de CA la première année, mais avec un résultat net de 10K€ pour payer toute leur équipe… ou bien qu'ils ont fait ça, mais sans payer leur équipe.
Pendant ce temps, vous perdez du temps à vous comparer à une illusion au lieu de bosser sur votre propre projet.
Comment on y remédie ?
La nature a horreur du vide. Donc c'est impossible de supprimer une mauvaise habitude comme ça.
Par contre, on peut toujours la remplacer par une autre.
Par exemple dans mon cas, je sais que j'ai développé des habitudes qui font que je suis meilleure “dans un domaine” qui me tient particulièrement à coeur, par rapport aux personnes qui m'énervent comme ça.
Par exemple, j'ai une newsletter qui apporte vraiment du contenu, par rapport à des posts LinkedIn à faible valeur ajoutée car ce qu'ils proposent ne sont pas actionnables.
Mais aussi : je soulève plus que mes rivaux à la salle de sport. Quand bien même ils ne vont pas à la salle de sport.
Enfin, pour cadrer un peu, il faut se rappeler que nombre d'articles rappellent que en réalité très peu de gens qui ont des business à haute valeur ajoutée (conseil de dirigeant, etc) trouvent leurs clients avec des posts LinkedIn.
Souvent, c'est plutôt un ingrédient parmi d'autres des canaux d'acquisition client.
Il n'y a de raccourci pour personne.
Ni vous… Ni pour ces gens qui vous promettent “le SMIC LinkedIn".
Ne JAMAIS se fier aux apparences. Par contre si vous avez besoin qu’on vous débloque dans GTA ou n’importe quel autre jeu appelez moi :3
2. Je renverse la table quand mon plan ne se passe pas comme prévu (alors que j'ai démarré il y a deux jours).
Quand j'ai démarré VoxWave, j'étais tellement persuadée que ça marcherait en quelques mois que j'avais déjà prévu comment dépenser nos premiers 100K€. Un an plus tard, force était de constater que la croissance n'a pas été aussi explosive que je le voulais : on avait fait 37K€ de CA, 1M€ de vues sur YouTube, mais un changement brutal dans l'algorithme des réseaux sociaux a fait que beaucoup de nos viewers ne voyaient plus nos publis…
Et les clients de l'entreprise étaient finalement beaucoup moins nombreux que prévus (d'un facteur 10 environ).
Alors j'ai eu plein d'idées :
-Lancer un produit innovant : une boîte holographique connectée où les fans d'ALYS pourraient lire ses chansons en voyant son hologramme.
-Lancer un visual novel ALYS en partenariat avec des développeurs de JVs.
Je pourrais continuer des heures.
Globalement ce schéma là est très fréquent et voilà à quoi il ressemble :
Vous avez lu un super livre sur l'entrepreneuriat.
Vous avez fait un plan béton.
Jour 1 : Pas de client.
Jour 2 : Toujours pas de client.
Jour 3 : Vraiment pas de client. Vous annoncez officiellement que l'entrepreneuriat ne fonctionne pas et que tout ça, c'est du pipeau. La version dark : vous vous accusez vous en vous disant que vous êtes trop nul pour réussir (ça c'est vraiment la pire blessure que vous vous infligez).
Alors qu'en fait, désolée de vous l'apprendre, mais personne ne réussit en deux jours.
Oui, c'est frustrant. Oui, ça demande du temps. Oui, il y a des gens qui réussissent beaucoup plus vite.
L'entrepreneuriat, c'est un jeu de long terme et une identité. Les résultats viennent à ceux qui tiennent.
Comment on y remédie ?
C'est compliqué mais l'idée n'est pas de refuser cette impatience : elle est normale.
C'est plutôt de la canaliser sur des choses vraiment utiles, où on est satisfait de ce qui restera du plan à l'issue.
Dans mon cas, par exemple, j'essaie de me focaliser sur le produit plutôt que sur le résultat.
Par exemple : j'ai établi que poster sur LinkedIn et sur Substack étaient une bonne façon d'acquérir de la clientèle, et de nourrir la relation avec les personnes que j'accompagne.
Mais pas pour une logique de type “cet article m'a rapporté 10 000 clients car il était irrésistible”.
Plutôt parce qu'à raison d’un article par semaine, j'ai maintenant plus de 50 articles sur mon Substack, et donc commencé à installer mon expertise. J'envoie parfois des articles à des gens qui rencontrent un problème auquel j'ai répondu dans un article.
Et au pire si ce plan ne fonctionne pas ?
Eh bien le jour où j'arrête, j'aurais écrit par moi même un blog très riche parlant d'entrepreneuriat d'une façon qui me correspond.
C'est ce que je me dis quand je suis frustrée de ne pas avoir 5 calls entrants par semaine.
Curieuse d'entendre votre plan ❤️
3. Je bosse 70h/semaine, mais je ne sais pas vraiment sur quoi.
Vous avez l'impression de bosser tout le temps. Vous êtes épuisé. Mais bizarrement, il ne se passe rien. Vous avez sans cesse l’impression de ramer.
C'est peut-être parce que vous confondez mouvement et progrès.
Passer 6h à refaire votre site, 4h à organiser votre Trello, et 3h à répondre à des mails inutiles n'est pas du travail utile.
Désolée.
Beaucoup d'entrepreneurs qui se lancent font cette erreur au début. Moi la première avec ALYS : j’enchaînais des rendez-vous qui ravissaient mes interlocuteurs mais à l’issue ? Zebi, nada.
J'ai connu des entrepreneurs qui organisaient des événements de networking pour promouvoir leur produit… et à la fin, tout le monde avait très bien reseauté, mais aucun n'avait accordé la moindre attention à leur produit.
Mais : “au moins maintenant, ils vont me recommander !”
Recommandation qui n'arrive jamais.
Comment on remédie à ça ?
C'est là où il faut être radical :
Il n'y a que trois types d’action qui comptent vraiment dans l'entrepreneuriat. Oubliez le reste :
-Celles qui vous permettent de gagner de l'argent.
-Celle qui font plaisir à un client (= quelqu'un qui vous paie)
-Celles qui contribuent à construire un système.
Prenons un exemple.
Toujours sur le sujet du Substack :
-J'ai des abonnés payants à ma NL. Ce qui signifie aussi que j'en aurais potentiellement d'autres.
-J'ai des gens que j'accompagne qui adorent cette newsletter (coucouuuuuuu d'ailleurs).
-Je crée un système, puisque chaque article me crée une base de réponses à proposer à des gens que je rencontre et leur permet de voir ce que j'apporte.
Donc on valide.
Par le passé, j'allais dans un réseau d'affaires. C'était mon principal canal d'acquisition client.
Si on compare :
-Ça me permettait de gagner de l'argent la première année : j'avais des clients que je rencontrais via des déjeuners. La deuxième année, par contre, ça s'est totalement tari.
-Il y avait beau avoir des personnes que j'accompagnais et même si ça leur faisait plaisir de me voir, au final on n'avait jamais trop l'occasion de se parler.
-Niveau système ben… Je devais me déplacer à chaque fois, et me présenter à nouveau. Donc aucune capitalisation d’une fois à une autre.
Entendons-nous bien : je ne dis pas que ces réseaux là n’ont aucun intérêt.
Au contraire, ça m’a aidé à me lancer.
Mais avec le temps, stratégiquement, cette action là est devenue plus coûteuse et moins efficace que celle d’écrire une newsletter.
Et là j’en vois dans le fond qui vont me dire :
“Mais avec tout ça Cyrielle, où est la gratuité des actions que je mène ? J’aime bien prendre mon temps parfois à discuter avec d’autres personnes, même si ça ne mène nulle part”.
Et… je comprends complètement.
Mais de mon côté, j’avoue que je préfère le passer aux côtés de gens qui comptent vraiment (ma compagne, mes proches… parmi lesquels d’ailleurs je compte des personnes que j’accompagne).
Bien sûr, si vous êtes lancés depuis peu, c’est difficile d’estimer si une action va remplir ces trois critères.
D’où l’importance de tester les choses, petit à petit.
C’est ça qui fait qu’aller dans un réseau d’affaires était une bonne idée pour se lancer, et une moins bonne idée deux ans plus tard :).
4. Je cherche la solution miracle (qui n'existe pas).
Pour les entrepreneurs neuroatypiques comme moi, ce piège est encore plus redoutable. Notre cerveau adore tout remettre en question toutes les 15 minutes et notre impulsivité nous fait changer de plan plus souvent que de playlists Spotify. La clé ? Des systèmes et des rituels pour nous ancrer quand notre cerveau veut faire un 360° complet.
- "C'est parce que je n'ai pas la bonne offre."
- "Non, en fait, il faut que je change de cible."
- "Ah non, en vrai, c'est parce que je ne suis pas sur la bonne plateforme."
- "En fait, je devrais peut-être lancer une formation."
- "Ou un SaaS. Ou un podcast. Ou…"
Stop.
La vérité, c'est que le problème, ce n'est pas votre idée. C'est que vous ne lui laissez jamais le temps de fonctionner.
Pour prendre une image, c’est comme si vous étiez perdus dans la forêt et qu’au lieu de poursuivre en ligne droite, vous décidiez sans arrêt de revenir sur vos pas pour explorer une nouvelle direction.
Au bout d’un moment, vous revenez à votre point de départ.
Exactement comme ça.
Comment y remédier ?
Je sais que la plupart de mes lecteurs sont des solopreneurs ou ont moins de 10 salariés.
Donc c’est à vous que je pense en disant ça.
Mon avis sur la stratégie d’entreprise c’est que vous n’avez pas besoin de concevoir une stratégie complexe à ce stade. Ca tient en quelques actions clefs genre, pour moi :
-Publier mon bouquin au format numérique au premier semestre.
-Avoir un rendez-vous avec quelqu’un qui correspondrait à mon profil de client idéal une fois par mois.
-Envoyer ma newsletter toutes les semaines.
-Parler à quelqu’un que j’accompagne tous les jours
Et il y a toutes les actions que je ne fais pas (encore) :
-Lancer une chaîne Twitch sur l’entrepreneuriat pour faire du conseil en direct
-Lancer du contenu sur Instagram/TikTok/etc
-Faire du profiling d’entrepreneurs manifestement neuroa et leur envoyer un courrier super personnel basé sur une analyse de leurs états financiers (oui je sais, WEIRD mais c’est pas trop stylé ?).
Toutes ces actions ne sont pas de mauvaises actions en soi. Il y a même de fortes chances que ça marche.
Simplement, le fait de noter la liste des actions que je ne fais pas (encore) me permet de me concentrer sur le fait de faire BIEN ce que je fais aujourd’hui, et de revoir tous les six mois mon plan d’action à l’aune des résultats qu’ils produisent.
Et lorsque je me dis que je pourrais mener à bien de nouvelles actions, je regarde la liste des actions “laissées de côté”, et je vois laquelle est la plus accessible à partir de ce que j’ai construit depuis.
Mais hey, your call !
5. Je me confonds avec mon business (et je le prends trop personnellement).
Quand j’ai lancé VoxWave, chaque commentaire déplacé sur ma boîte me blessait à mort.
Gif accurate de moi qui voit qu’on critique ALYS. Pas besoin de sous-titres si ?
Sauf qu’en fait j’ai fini comprendre que mon entreprise, ce n’était pas moi.
Et c’est vrai pour vous aussi. Votre entreprise, ce n'est pas vous.
Si quelqu'un n'achète pas votre produit, ce n'est pas vous qu'il rejette.
Peut être qu’il n’a pas le budget, que ça ne l’aide pas vraiment, ou juste, que vous n’êtes pas la bonne personne pour l’aider même si votre produit pourrait correspondre.
Si vous devez pivoter sur votre marché, ce n'est pas un échec personnel.
Si ça ne marche pas aujourd'hui, ça ne veut pas dire que vous êtes nul.
Le problème, c'est que vous mettez trop d'émotion dans un truc qui est juste… une activité professionnelle.
Comment y remédier :
Deux choses :
-Cultiver des activités en dehors de votre activité pro. Genre au pif, faire du sport. Un truc qui vous donne envie de progresser dans une discipline qui n’a rien à voir avec votre activité.
De quoi vous apporter votre dose de succès quand tout a l’air plus sombre.
-Plus largement, une bonne question à se poser ce n’est pas si votre action est un succès ou un échec, mais si elle est en phase avec la personne que vous aimeriez être.
Si oui : trop bien. Si non : eh bien ça vous permet de mieux savoir qui est cette personne.
TEST : Combien avez-vous de ces mauvaises habitudes ?
0-1 : Vous mentez / Vous êtes un Bodhisatva, vous devriez utiliser votre sagesse pour inspirer les autres, ils en ont besoin. Si vraiment c’est votre cas, BRAVO !!
> 2-3 : Normal, bienvenue dans le club.
> 4-5 : Pourquoi vous vous infligez ça ? IL FAUT QU4ON PARLE.
Conclusion : Relâchez-vous, la vie est belle, et bossez intelligemment.
Si vous vous reconnaissez dans ces mauvaises habitudes, c'est une bonne nouvelle.
Pourquoi ?
Parce que ça veut dire que vous avez le pouvoir de changer.
-Eviter de regarder ce que font les autres et regarder plutôt ce qu’on fait soi.
- Tenez-vous à un plan, et exécutez-le pendant une période donnée.
- Travaillez moins, mais mieux.
Bref, l'entrepreneuriat c'est un peu comme une relation amoureuse - ça demande de l'engagement, de la constance, et d'accepter que parfois, ça va pas très bien entre vous et l’autre (personne / entreprise) mais que ça ne dépend pas que de vous.
Mais si vous êtes comme moi et que l'idée de travailler pour quelqu'un d'autre vous donne des boutons, alors il n'y a pas vraiment d'alternative.
Et c’est sur ces bonnes paroles que je vous laisse car… je n’ai pas reçu de question qui tue cette semaine ! A vous de m’en faire parvenir :3
@+ dans l’bus !
Cyrielle