Ah, les Power Rangers !
Quand on pense aux Power Rangers, on imagine une équipe soudée aux chorégraphies parfaitement coordonnées, des costumes moulants et kitschs, des effets spéciaux délicieusements surannés… et un méchant qui se fait inévitablement exploser à la fin de l'épisode si vous en avez déjà regardé un.
J’avoue quand j’étais petite, je les trouvais insupportable. Cet espèce de côté béni-oui-oui à toujours vouloir faire le bien, ça me saoulait.
Surtout en grandissant où j’ai appris qu’en plus, les scènes d’action de la série américaine étaient directement rippées d’une série japonaise intitulée Kyōryū Sentai Zyuranger.
Ca m’a confirmé que j’avais raison de me méfier.
Et pourtant, malgré tout ce que je vous dis, j’ai toujours adoré un des Rangers…
Le Power Ranger Blanc. Solitaire, énigmatique, souvent en décalage avec le reste du groupe, parfois même en confrontation directe avec les autres.
Il a une approche différente du combat… et de la vie.
Et en plus il a son propre Megazord (les robots géants là), ce qui ne gâche rien.
Vous vous dites que vous vous êtes peut être trompés de newsletter.
A moins que… ce Power Ranger Blanc ne soit l'alter ego spirituel de l'entrepreneur ?
Go go Power Rangers !
L'appel de l'indépendance
En fait, on ne dirait pas comme ça mais l’univers des Power Rangers est assez complexe.
Il y a Mighty Morphin Power Rangers (la série de base que je regardais petite), mais il y a aussi eu Alien Rangers, Power Rangers : Zeo, Power Rangers : Turbo, jusqu’à la trentième saison sortie en 2023, Cosmic Fury.
(Tout ça permet évidemment de vendre plus de jouets hein).
Dans chacun de ces univers, la plupart des héros reçoivent leur mission en équipe et suivent un chemin déjà tracé.
Mais le Power Ranger Blanc, lui, débarque souvent d'une autre dimension, d'un autre temps ou d'un autre groupe. Il ne suit pas les mêmes règles. Il est indépendant, voire rebelle.
Le Power Ranger blanc est souvent incompris et doit avancer seul. Quitte à avancer seul. Quitte à se prendre des murs.
Une situation pas si différente de l'entrepreneuriat finalement, où il s’agit pour l’entrepreneur de forger sa propre voie là où d’autres ne voient que la partie émergée de l’iceberg.
Alors que les salariés sont généralement intégrés dans une structure avec une hiérarchie claire et une feuille de route définie, l'entrepreneur, lui, doit créer son propre cadre, sa propre vision. Comme le Power Ranger Blanc, il choisit de ne pas dépendre d'un chef d'équipe. Mais cette liberté a un prix : il doit tout assumer, même face à la tempête.
J’ai clairement ressenti ça lors du montage de Rêve de Machine avec ALYS : ce spectacle, on l’a monté de A à Z avec l’équipe et quand bien même j’étais en position de leadership, c’était à moi de faire des choix parfois très compliqués. Comme décider de remplacer au pied levé un.e partenaire stratégique qui nous a ghosté du jour au lendemain quand le projet a démarré.
Ou à l’inverse, de trancher de façon cheesy des discussions en apparence complexe (“Comment on nourrit l’équipe ?” “Tu vas aller à la pizzeria d’à côté et tu vas leur commander toute leur carte en double” “Ah ouais”).
Des objectifs différents du reste du monde
Soyons clairs, sur les trente saisons des Power Rangers, l’objectif est A PEU PRES toujours le même (je dis à peu près pour ne pas recevoir de courrier des lecteurs indignés de type “actually dans cette saison c’est très introspectif ce n’est pas du tout le cas”) : protéger la ville, repousser les méchants (par la VIOLENCE) et faire en sorte que tout revienne à la normale.
Mais le Power Ranger Blanc ? Il ne cherche pas forcément la normalité. Il a souvent un autre but :
Il veut retrouver un équilibre qui lui est propre.
Il suit un chemin moins linéaire, parfois plus spirituel.
Il agit selon sa propre éthique, quitte à perturber l'ordre établi.
C'est exactement ce qui distingue l'entrepreneur du reste de la société. Là où beaucoup de gens cherchent la stabilité et la sécurité, l'entrepreneur cherche l'impact, la création, la transformation.
Parmi les personnes que j’accompagne, certaines vont me dire qu’elles “veulent juste devenir riches” à travers ce processus.
Mais en questionnant plus profondément leurs motivations, je découvre toujours quelque chose d’intéressant.
Par exemple le fait que pour elles la richesse signifie la liberté de se concentrer sur de la création artistique.
Donc qu’au final l’indépendance financière est un premier pas.
Autrement dit, tout comme le Power Ranger blanc ne se contente pas de “battre les méchants”, il ne veut pas juste "faire son travail et rentrer chez lui". Il veut changer quelque chose, quitte à susciter l’incompréhension des autres.
Ce qui apparaît aux yeux d’autrui comme une prise de risque et un mépris des normes est en fait un profond enjeu existentiel pour l’entrepreneur.
L'accomplissement avant tout
Dans beaucoup d'épisodes, on voit le Power Ranger Blanc refuser des opportunités d'intégrer pleinement l'équipe. Non pas par arrogance, mais parce que son chemin est ailleurs. Il est guidé par un désir d'accomplissement personnel plutôt que par un besoin de sécurité.
(Même si souvent on finit par avoir un Megazord dans lequel il est intégré, on en revient au sujet de la vente de jouets évoqué plus tôt.)
L'entrepreneur, c'est exactement ça. Il pourrait choisir un chemin plus simple, avec un salaire régulier et moins de stress. Mais il préfère créer quelque chose qui lui appartient, quitte à vivre une instabilité que d'autres ne comprendraient pas.
La vraie richesse, pour lui, ce n'est pas seulement l'argent. C'est :
L'impact qu'il laisse.
Les opportunités qu'il crée pour lui et les autres.
Le fait de construire un projet qui lui ressemble.
Pour parler un peu de mon cas personnel : en tant qu’auditrice financière j’étais adorée de mes clients. Mais pour mes collègues, c’était souvent un peu compliqué :
Je refusais d’aller aux afterworks systématiquement et en déplacement je préférais rester dans ma chambre d’hôtel que d’aller boire un verre avec les autres.
Je refusais d’exécuter certaines directives qui m’étaient données car je les trouvais absurde.
Globalement je faisais un peu ce qui me chantait dans l’organisation en utilisant tous les prétextes qui me semblaient bons (“Je ne pourrais pas être sur la mission ces deux jours là car je suis invitée à Londres pour une conférence par le bureau londonien”).
De retour dans l’entrepreneuriat, j’ai aussi réalisé que c’était vraiment quelque chose que je pouvais mettre à profit.
Vous le voyez peut-être mais le modèle de Substack consiste à inciter les créateurs à mettre autant de paywalls que possible pour vous pousser à vous abonner. Par défaut on me nudge à mettre cet article lisible uniquement pour les abonnés payants.
Plein d’autres créateurs le font, à mon avis parce que la plate-forme les y incite (et force à eux).
Mais moi :
Je crois profondément au fait qu’une meilleure éducation à l’entrepreneuriat permet d’améliorer la société et qu’elle devrait être à disposition de tous.
Je viens du monde des plates-formes en ligne comme Youtube ou Twitch, où la création pour tous est financé par une poignée d’individus.
J’ai une aversion profonde pour le monde de LinkedIn et ses bootcamps à 3000€ pour trois pdfs écrits par ChatGPT.
Donc quitte à me faire des ennemis, c’est ça que je décide d’exprimer.
La solitude du Ranger Blanc : les défis méconnus
Malgré la liberté et l'indépendance, le Power Ranger Blanc traverse des moments de profonde solitude.
Quand les autres Rangers rentrent chez eux après la bataille et partagent leurs victoires, lui reste souvent seul avec ses pensées et ses doutes.
Cette solitude vous est peut-être familière.
Ce moment où il est 23H et vous êtes toujours en train d’écrire votre newsletter, en vraiment si ça en vaut la peine.
Ces insomnies difficiles où vous vous demandez si vous n’avez pas fait une terrible erreur (“Je détestais le salariat, mais au moins je savais de quoi demain était fait”).
Ces après-midi ensoleillées passées à préparer un rendez-vous client, et où vos proches se demandent bien ce que vous foutez.
Des moments dark comme ça, on en a tous eu des tas.
Comme cette fois où c’était si dur, que j’ai pleuré pendant une soirée entière la première fois où on a raté le financement Scientipole Initiative. Au final, on l’a obtenu la deuxième fois. Mais c’était si dur.
En réalité, cette solitude est quelque chose qui nous forge en tant qu’entrepreneur, en nous obligeant à développer une boussole interne solide.
Lorsque j’écoute un podcast ou autre sur un parcours entrepreneurial, ça m’intéresse plus de voir les cicatrices des entrepreneurs que d’entendre un pseudo Ted Talk brillant mais sans aucune aspérité.
Après tout, même Walt Disney a planté son premier personnage, Oswald le Lapin Chanceux, dans une sombre histoire de droits d’auteur… Et a du rebondir en créant un certain Mickey Mouse.
Le Zord personnel : trouver votre arme unique
Dans l'univers des Power Rangers, le Ranger Blanc possède souvent le Zord (robot géant) le plus distinctif, le plus personnel, celui qui reflète sa personnalité unique. Contrairement aux autres Rangers qui ont des dinosaures ou des animaux génériques, lui a souvent un truc bizarre et unique.
En entrepreneuriat, votre "Zord" est cette combinaison unique de compétences, d'expériences et de perspectives que personne d'autre ne possède. Ce n'est pas juste ce que vous savez faire - c'est votre façon particulière de le faire.
Pour moi, c'est ce mélange improbable de rigueur analytique héritée de Normale Sup' et d'expressions décalées tirées des jeux vidéo et des animes. C'est ma capacité à naviguer entre le monde corporate et différentes communautés alternatives grâce à mon parcours atypique.
C'est mon expérience de vie de personne trans et autiste qui me permet de comprendre des réalités très différentes et de les exprimer.
Pour être un véritable Power Ranger Blanc de l'entrepreneuriat, vous devez identifier, affiner et embrasser ce qui vous rend véritablement unique - même (surtout!) si cela vous semble étrange ou inadapté au début.
Et ultimement, c’est ça qui fait que vous devenez un modèle pour d’autres.
L’entrepreneuriat peut être un espace où exprimer qui vous êtes... si vous décidez de le faire comme ça.
Le retour vers l'équipe : l'importance des alliances
Même si le Power Ranger Blanc opère souvent seul, les moments les plus épiques sont ceux où il rejoint ses alliés pour affronter un ennemi que personne ne pourrait vaincre isolément.
Parce que let's be real, même le Ranger le plus badass ne peut pas battre le boss final tout seul. C'est mathématique.
A un moment, il faut savoir sortir de sa tour d'ivoire ("je suis un génie incompris"), pour trouver quand et comment collaborer.
Les plus grands succès entrepreneuriaux sont rarement le fruit d'un parcours entièrement solitaire.
Dans mon expérience, je cherche toujours à m’entourer de personnes capables de me porter la contradiction et de m’aider à grandir.
Je pense à ce que je fais sur la Girlboss Week (pssst, vous pouvez toujours vous y inscrire ici), où je me suis alliée à Christelle et Marine pour lancer ce projet.
Comme pour le Ranger Blanc, notre indépendance n'est pas diminuée quand nous choisissons consciemment de nous allier à d'autres. Au contraire, elle est magnifiée par le contraste avec nos alliés.
La vraie puissance vient quand vous apprenez à fusionner votre Zord unique avec ceux des autres, pour créer un Megazord imbattable. Et c'est là que la magie opère.
Alors, être entrepreneur, c'est être le Power Ranger Blanc ?
Oui, si vous êtes animé par une quête qui dépasse la simple logique du confort.
Oui, si vous ressentez ce besoin d'indépendance qui vous pousse à créer votre propre chemin.
Oui, si vous êtes prêt à assumer le poids de vos choix, même quand personne ne comprend où vous voulez aller.
Oui, si vous acceptez la solitude que cela implique.
Oui, si vous avez le courage d'embrasser ce qui vous rend différent plutôt que de chercher à tout prix à rentrer dans le moule.
Et oui, si vous savez concilier votre individualité avec un sens du partage pour surmonter de plus grands défis avec d’autres.
Alors, êtes-vous prêt à enfiler l’armure ? C'est pas juste un costume cool - c'est un choix de vie. Un choix qui vient avec son lot de défis, de doutes et de nuits blanches... mais aussi avec cette liberté incomparable de définir vos propres règles et, peut-être, de changer le monde à votre façon.
Go Go Power Rangers !
Allez, on passe à la question qui tue ! It’s been a while right?
Comment ça marche le taux d’intérêt légal sur les conventions de compte courant d’associé ? (Question de Claire !)
Lorsqu’un associé prête de l’argent à sa société via une convention de compte courant d’associé, il peut percevoir des intérêts sur les sommes prêtées. Ces intérêts doivent respecter le taux maximal déductible fiscalement, qui est déterminé par l'administration fiscale et varie chaque trimestre.
1. Le taux d’intérêt légal évolue-t-il ?
Oui, le taux d’intérêt évolue dans le temps. Il est recalculé chaque trimestre en fonction des conditions économiques. Si ta convention de compte courant prévoit un taux variable basé sur ce taux légal, alors les intérêts appliqués à ta créance changent au fil du temps.
2. Dois-tu rembourser chaque convention d’un coup ?
Non, il n’est pas obligatoire de rembourser chaque convention en une seule fois. Tu peux procéder à des remboursements partiels ou progressifs, selon ce qui est prévu dans la convention et selon la trésorerie de l’entreprise.
3. Comment calculer les intérêts si le taux varie ?
Si le taux d’intérêt change au fil du temps, voici comment procéder :
Diviser la période de détention en trimestres (ou en années selon la convention).
Appliquer le taux en vigueur pour chaque période sur le montant restant dû.
Cumuler les intérêts calculés pour chaque période avant de procéder au remboursement.
4. Un exemple concret
Supposons que tu aies prêté 50 000 € à ta société en janvier 2023 avec un taux d’intérêt basé sur le taux légal.
T1 2023 : taux de 3 % → intérêts pour le trimestre = 50 000 × 3 % × 3/12 = 375 €
T2 2023 : taux de 3,2 % → intérêts pour le trimestre = 50 000 × 3,2 % × 3/12 = 400 €
T3 2023 : taux de 3,5 % → intérêts pour le trimestre = 50 000 × 3,5 % × 3/12 = 437,50 €
T4 2023 : taux de 3,7 % → intérêts pour le trimestre = 50 000 × 3,7 % × 3/12 = 462,50 €
Si tu rembourses 20 000 € en janvier 2024, alors le calcul des intérêts pour 2024 devra tenir compte du nouveau solde de 30 000 €.
5. En résumé : quelle est la bonne approche ?
Tu n’es pas obligée de tout rembourser d’un coup. Tu peux ajuster le remboursement selon tes possibilités et la trésorerie de l’entreprise.
Le taux évolue, donc il faut recalculer les intérêts à chaque période.
Pour simplifier, tiens un tableau de suivi en mettant à jour les taux et en appliquant les calculs au fur et à mesure.
6. Quel est le risque en cas de liquidation de la société?
Lorsque tu prêtes de l'argent à ta société via un compte courant d'associé, tu deviens un créancier de l'entreprise. Cependant, en cas de liquidation judiciaire, il est important de comprendre que tu ne seras pas prioritaire dans l'ordre de remboursement:
Les créanciers privilégiés (salariés, Trésor public, organismes sociaux) sont remboursés en premier
Les créanciers classiques (fournisseurs, banques) viennent ensuite
Les comptes courants d'associés ne sont remboursés qu'après tous les créanciers ci-dessus, et seulement s'il reste des fonds disponibles, ce qui est rare dans une liquidation
Ce risque est important à considérer: en cas de difficultés financières sérieuses, tu pourrais perdre l'intégralité des sommes prêtées à ta société.
C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Bibi (moi) avec VoxWave haha.
Si besoin, un bon logiciel comptable (ou un expert-comptable) peut automatiser ces calculs pour éviter les erreurs.
Allez, @+ dans l'bus !
Cyrielle