Oops, I did it again, I played with your heart,
I sent my maail laaate.
Parler de toute mon expérience avec ma premiere boîte c'était crevant emotionnellement. Mais tellement enrichissant, pour moi en tout cas.
Ça m'a permis de comprendre que j'étais vraiment passée à autre chose, et que maintenant je pouvais faire quelque chose de nouveau.
Quel lien avec le Côté Obscur de la Force ?
Je suis une grosse fan de Star Wars. Je pense que ça date de quand j'étais petite et que sur Super Nes j'avais Super Star Wars et Super Empire Strikes Back, deux jeux incroyablement durs où on incarnait Luke, Chewbacca et Han Solo, et où on revivait globalement l'histoire des films.
Et puis plus tard j'ai vu les films et j'ai pris une claque dans la tronche, quand ils sont ressortis en VHS a Noel 997 (j'avais 9 ans).
Très certainement la première image que j’ai en tête quand on me parle de Star Wars.
Et comme je suis quelqu'un qui ne s'arrête pas facilement quand elle est passionnée, peu de temps après je commençais à découvrir l'univers étendu avec les romans.
Alors bon, Star Wars, en un paragraphe, pour ceux qui ne connaissent vraiment pas :
C’est une série de films de space opera qui mettent en scène des personnages pris dans un conflit intergalactique. On suit principalement les aventures de Luke Skywalker, un fermier d’une planète paumée à l’autre bout de la galaxie, qui va se retrouver à devenir un chevalier Jedi, une sorte de samurai mystique capable de maîtriser la Force, une énergie dont la vraie nature demeure mystérieuse. En chemin, il va notamment se confronter à l’Empire, une dictature totalitaire dont le principal général s’avère être nulle autre que son père, un ancien héros de guerre appelé Anakin Skywalker mais passé du Côté Obscur de la Force sous le nom de Darth Vader.
Dans Star Wars moi ce qui me parle beaucoup c’est le rapport à la Force : parce qu’en réalité, c’est une métaphore d’un certain rapport à la vie.
Le côté lumineux de la Force : on s’y connecte en acceptant de laisser couler les choses, d’accepter que la Force nous relie à tout le reste de l’univers, et qu’en ayant un esprit apaisé, on est capable de percevoir le monde pour ce qu’il est et d’orienter la réalité dans un certain sens. Les Jedis suivent un entraînement intense pour être capable de garder leur esprit ouvert en toutes circonstances, focalisé sur le moment présent.
Le côté obscur de la Force : on s’y connecte par ses émotions brutes. La peur, la colère, la haine. Lorsqu’on fait appel au côté obscur de la Force, le monde cède devant nous : on peut utiliser notre agressivité et notre combativité pour plier la réalité à nos désirs, et nous libérer de nos chaînes. Les Sith se forment au côté obscur de la Force et deviennent des maîtres lorsqu’il s’agit de tromper leur prochain, manipuler et agresser.
Dit comme ça, on peut se dire que l’équation est simple : il suffit de rester du côté lumineux de la Force.
Sauf que ça n’est pas si simple.
Quand je vous dis Star Wars, il est possible que la première figure qui vous passe par l’esprit soit celle de … Darth Vader. Précisément celui qui est “tombé” du Côté Obscur de la Force.
Ah rien que de poster cette image je trouve son apparence tellement incroyable : le kabuto du samurai, le masque qui évoque la tête de mort, le bruit du respirateur, et évidemment la voix incroyable de James Earl Jones….
Personnage charismatique, puissant, qui ne connaît pas le doute (jusqu’à sa rédemption dans le Retour du Jedi).
Et pourtant, lorsque Luke demande à Maître Yoda si le Côté Obscur est le plus fort, celui-ci lui répond : “pas plus fort, plus rapide, plus séduisant.”. Et comme il le dit également, “Si, une seule fois tu t’engages sur le chemin du côté obscur, à jamais, il dominera ton destin et te consumera. Comme il l’a fait de l’apprenti d’Obi-Wan”. (Vader, évidemment).
En vrai quand même mon grandpa il ressemblait grave à Maître Yoda. Je sais que vous ne l’avez pas connue mais ça me perturbe.
C’est bien ça le problème du Côté Obscur : il est séduisant. On a envie de l’utiliser pour résoudre nos problèmes.
C’est plus facile de se dire quand on vit quelque chose de difficile que “on ne nous y reprendra plus, et que maintenant les autres paieront le prix fort pour toute cette souffrance qu’on a vécue”.
C’est plus facile de se brouiller avec quelqu’un qui nous contrarie en se disant que “de toute façon cette personne n’y comprend rien, elle a toujours voulu me faire du mal”.
C’est plus facile de se créer des représentations dans notre tête de la réalité qui nous permettent de simplifier les choses. De rester fâchée après des gens qui nous ont offensés. De choisir la vengeance.
Et à l’inverse, le côté lumineux apparaît parfois comme une marque de faiblesse.
Au karaté il y a une anecdote que je trouve assez révélatrice sur Gichin Funakoshi, le fondateur du karaté shotokan. Celui-ci affirme qu’un jour, il s’est fait agresser par un homme qui a tenté de lui dérober son portefeuille. Ce à quoi il s’est dérobé à lui et l’a frappé dans les parties génitales.
En voilà un autre de Maître Yoda d’ailleurs…
Avant de se dire que “Ce n’était qu’un jeune homme affamé, qui avait probablement été soldat pendant la guerre et se trouvait maintenant à la rue. Avec le recul, j’aurais peut-être mieux fait de lui donner mon portefeuille”.
Je trouve qu’il faut beaucoup de sagesse pour arriver à considérer les choses de cette façon là.
C’est là où les karatékas et les Jedis se rejoignent : les deux doivent utiliser leurs compétences pour se défendre et se mettre au service de la justice, jamais pour agresser.
Vous l’aviez compris, le rapport à la Force des Jedis me parle beaucoup par rapport au karaté.
Les 20 préceptes du karaté shotokan.
Le Code Jedi
Pourquoi je vous parle de tout ça ?
Petite je me suis dit que je voulais être une chevalière Jedi plus tard. Parce que y a rien de plus stylé qu’être un Jedi honnêtement.
Dans la prélogie pourtant, on voit l’Ordre Jedi s’effondrer, du fait de s’être compromis avec le pouvoir en place, et de n’avoir pas été vigilant face aux pièges du Côté Obscur.
Mais précisément : le problème des Jedis est d’avoir perdu le contact avec la Force.
Mais comment ça se traduit dans la réalité ?
Par le passé, j’ai énormément été motivée par le côté obscur de la Force.
La peur de ceux qui me harcelaient quand j’étais en primaire ou au collège.
La colère contre ceux qui me disaient que je n’avais pas ma place à l’ENS.
La haine face à ceux qui me rejetaient du fait de ma transidentité.
Au final… J’ai surmonté tout ça.
Parce que ça n’est pas qui j’ai envie d’être.
Le Côté Obscur est efficace pour remporter des victoires de court-terme.
Je me haïssais tellement quand j’ai passé les concours de l’ENS, que j’ai utilisé ça pour réussir les concours.
Mais à cette époque, je fuyais profondément qui j’étais, surtout.
Je refusais de me connecter à mon moi profond car c’était ce qui me faisait peur.
Je poursuivais le futur et fuyais le présent pour éviter d’affronter la vérité à mon sujet.
Avec le temps, je me suis rendue compte qu’en réalité, rester du Côté lumineux de la Force, ce n’était pas “réprimer ses émotions et ne pas céder à la colère”. C’est beaucoup plus complexe.
C’est se connecter au présent.
C’est voir la réalité comme elle est et pas comme on aimerait la voir.
C’est accepter qu’à court terme, on ne peut pas changer le cours des choses, mais qu’à long terme, tout est possible.
Finalement, qui je suis aujourd’hui, c’est parce qu’à un moment donné, j’ai choisi de me connecter au présent, avec différents outils :
-La méditation, qui m’a appris à me séparer de mes pensées et à comprendre que je n’étais pas mes pensées. Que mes pensées automatiques négatives étaient le fruit de traumatismes, et pas de qui j’étais.
-Par le fait de me cultiver, de me connecter au monde, d’apprendre sans arrêt de nouvelles choses.
-Par le fait de faire du sport, de nourrir mon corps, de me développer dans une discipline physique.
-Par le fait de développer une discipline et de nouvelles identités autour de tout ça (la bimbo, l’artiste martiale et l’entrepreneure).
-Et… par le fait de suivre mes envies et d’accepter de les laisser me guider dans ce monde (même si elles sont souvent terriblement chaotiques).
C’est simple… Et c’est compliqué en même temps.
Déjà parce qu’il faut arriver à se tenir à cette discipline.
Et ensuite parce que quand on développe des résultats et qu’on devient fière de ça… On développe vite un sentiment de supériorité morale.
Et le cycle continue.
Mais en même temps c’est ça qui est beau.
Au fond la Force, c’est juste une capacité à remettre de la conscience au quotidien et de l’intention dans ce qu’on fait, et que si on ose se mettre en route vers nos rêves, et développer un plan d’action pour les accomplir, alors tôt ou tard on finira par réaliser nos rêves. Peut-être pas sous la forme à laquelle on s’y attendrait, parce que ça dépassera souvent nos attentes.
Evidemment dans l’entrepreneuriat, on est en plein là-dedans. Parfois quand je vois certaines activités proches de la mienne, qui remuent la peur de l’échec et d’autres émotions négatives chez leurs clients, et que je vois ces boîtes se développer à toute vitesse, ça me rend un peu perplexe.
La tentation du côté obscur n’est jamais bien loin : et si moi aussi, je faisais ça ? Si je me mettais à faire la même chose ? Est-ce que ça ne serait pas mieux ?
Et puis je me rappelle qu’en fait, ce n’est même pas ce dont j’ai envie. Que j’aime développer une relation unique et de qualité avec les personnes que j’accompagne. Que j’aime aussi apprécier le process de développement qui est le mien.
Et que mon développement actuel me permet de combiner les différentes facettes de mon existence, qui seraient autrement plus difficiles à assumer si je décidais d’avoir un personal branding plus agressif (et aussi plus fake).
Et ce ne serait tout simplement pas moi.
Quand on se laisse avoir par le côté obscur, comme prestataire ou comme client d’un produit, on paie nécessairement le prix de la peur. Le prix de ne pas devenir cette personne qui est au fond de nous.
Et moi, j’en ai tout simplement assez de changer ma personnalité pour faire plaisir aux autres, j’y ai passé trop de temps, et ça ne m’a pas réussi.
Il est plutôt temps que je me connecte à mon moi profond et que je le laisse filtrer à travers le monde. Quand je fais ça, je sais que je suis forte.
Et je sais que vous aussi, si vous me lisez, ces choses résonnent très certainement en vous.
Alors quand je parle de se connecter à la Force, je veux dire que je suis capable de faire des backflips et de trancher mes adversaires avec un sabre-laser ?
Ben pas du tout.
Ce que je veux dire dans mon cas c’est plutôt que je m’autorise à rêver de qui sera mon moi du futur, à le faire exister dans mon imaginaire.
Je m’autorise à voir les multiples liens qui m’unissent entre cette personne et moi…
Et puis je commence la première étape.
Après tout, la Cyrielle que vous connaissez existe parce qu’un jour, je me suis fixée comme premier étape d’arrêter de me ronger les ongles pour les laisser pousser… Et j’ai réussi.
Mias assez parlé de moi, maintenant me voilà curieuse : plutôt team Côté Lumineux ou plutôt Côté Obscur ? Et qu’est-ce qui vous parle là-dedans ?
@+ dans l’bus !
Cyrielle