Pourquoi Vegeta a perdu contre Freezer (et pourquoi ça pourrait vous arriver aussi).
L'ego c'est bien, mais dosez svp.
(Apparemment d’après Substack ce mail est un peu trop gros, donc je vous encourage à cliquer sur ce lien pour le lire)
J’ai des fulgurances comme ça pour des articles, ça m’arrive souvent juste quand je franchis le perron de la salle de sport.
J’arrive dans la salle et bim, d’un coup j’ai un enchaînement d’images qui se mélangent dans ma tête, qu’il faut absolument que je note quelque part.
Cette fois, c’est un flash que j’ai eu sur Vegeta et son story arc sur la planète Namek.
Qui est Vegeta et comment il s’insère dans le plot de Dragon Ball ?
Si vous ne connaissez pas Vegeta, c’est ce type là.
Pour résumer les différents story arcs de Dragon Ball, globalement une des thématiques récurrentes est le fait que divers antagonistes veulent mettre la main sur les Dragon Balls, des artefacts mystiques qui permettent à celui qui les réunit de pouvoir exaucer un de ses voeux.
Vegeta apparaît précisément dans un story arc où lui et un autre guerrier (Nappa) débarquent sur Terre avec comme ambition de mettre la main dessus, pour se souhaiter la vie éternelle.
Heureusement, Son Goku (le héros de la plupart des intrigues), Piccolo (le type vert là) et Son Gohan (le fils de Goku) vont être là pour lui barrer la route au terme d’un combat épique.
Vegeta a entre autre la capacité de se transformer en singe géant. La belle affaire.
Goku, Gohan et Vegeta ont un point commun : être des Saiyajins : des extraterrestres qui ne sont pas originaires de la planète Terre mais d’une autre planète, la planète Vegeta, qui a été détruite des années plus tôt par un sale type appelé Freezer.
Au moment de la destruction de la planète Vegeta, Vegeta était… déjà au service de Freezer (Vegeta est le prince des Saiyajins btw), mais Goku lui était en réalité dans une capsule en route pour la Terre, ce qui lui a permis d’éviter un génocide.
Dans le story arc qui suit immédiatement l’affrontement entre Goku et Vegeta, le nouvel ennemi est précisément ce Freezer, qui se rend sur la planète Namek pour récupérer d’autres Dragon Ball qui s’y trouveraient (je vous passe les raisons du pourquoi).
S’ensuit tout un story arc sur une planète autre que la Terre où Gohan et ses amis d’un côté, Vegeta de l’autre (car il entre en rebellion contre Freezer), et enfin Freezer et ses sbires, vont se confronter les uns aux autres sur Namek pour tenter de récupérer les Dragon Ball.
Goku met d’ailleurs du temps à rejoindre la danse car il est tellement amoché par son combat contre Vegeta qu’il va d’abord falloir qu’il se soigne.
Le climax du story arc, c’est bien évidemment l’affrontement final entre Freezer et les autres.
Contrairement aux autres guerriers comme Goku, Gohan, et toute la bande, qui sont des personnages globalement positifs et “gentils”, Vegeta est de prime abord ce qu’on pourrait appeler un gros tardba :
-Il ne pense qu’à son intérêt personnel et s’en bat les steaks du groupe.
-Il prend des décisions impulsives basées sur une fierté pas toujours bien placée.
-Quand il est persuadé que l’adversaire est moins fort que lui il le rabaisse et l’humilie sans aucune considération.
C’est évidemment un personnage très populaire dans le fandom Dragon Ball, notamment vis-à-vis de son lectorat féminin.
Son story arc sur Namek est toutefois particulièrement intéressant, et digne d'une tragédie grecque : il monte tout en haut de l'échelle… pour se faire violemment redescendre par Freezer.
Et c’est ça qui m’intéresse : son échec, c'est exactement ce qui peut vous arriver dans votre business. Allez, on décortique ça.
Le parcours de Vegeta sur Namek : de la confiance absolue à la chute libre
Sur Namek, Vegeta est persuadé qu'il est le meilleur. Il met des bâtons dans les roues de Freezer en récupérant des Dragon Ball, il défonce les sbires de Freezer, et chaque victoire renforce son illusion d'être devenu imbattable.
Zarbon, ça dégage.
Au fil de combats de plus en plus ardus, il commence à douter… mais il se reprend vite. Après tout, il a frôlé la mort, ce qui lui permet de débloquer le Zenkai Power (petit power-up typique des Saiyajins : quand un Saiyajin manque de crever et survit, sa puissance de combat est décuplée).
Tout au long du story arc, on découvre que si Freezer a détruit la planète Vegeta, c’est parce qu’il avait peur des Saiyajins, et notamment d’une prophétie à leur sujet, d’après laquelle un combattant d’élite pourrait émerger et venir mettre un terme à son règne.
Le Super Saiyajin.
Et pour Vegeta, c’est sûr et certain, il est devenu le Super Saiyajin.
Et s’il se confronte à Freezer, il va le déboîter.
Sauf que non. Freezer arrive. Il se transforme.
Une fois.
Deux fois.
Trois fois.
Au milieu sa transformation finale : pas la plus impressionnante mais de loin la plus dangereuse.
A ce moment là, Vegeta se rend compte qu'il s'est complètement planté dans son évaluation de l'adversaire. Il panique.
Et il se met à pleurer, complètement démoralisé.
Après ça évidemment, Freezer ne va pas le laisser en paix et va l’achever, jusqu’à cette scène terrible (moi elle me met dans tous mes états à chaque fois mais je vous la mets).
Game over.
L'obsession des indicateurs trompeurs : le détecteur qui ment
Dans Dragon Ball, l’armée de Freezer utilise des détecteurs pour analyser la puissance de ses ennemis.
Vegeta se fie aveuglément à ça au début, jusqu'à ce qu'il découvre que certains guerriers (comme Goku) peuvent masquer leur véritable puissance.
En business, c'est la même chose. Trop d'entrepreneurs s'obsèdent sur des métriques qui font plaisir à l'ego mais ne reflètent pas la réalité de leur business :
Le CA brut au lieu de la marge nette.
Le nombre d'abonnés Instagram au lieu du taux de conversion.
Les vues sur un post LinkedIn au lieu des leads qualifiés générés.
Le nombre de clients au lieu de la valeur vie client.
Pour autant de Vegeta qui se gargarisent de leur PUISSANCE DE COMBAT affichée au compteur (leur croissance Instagram), il y a des Freezer qui analysent froidement leur taux de rétention client et ajustent leur stratégie. Devinez qui sera encore là dans deux ans ?
Réfléchissez aux vrais indicateurs qui comptent vraiment pour votre business, et trackez les… Et essayez de faire la même chose pour vos concurrents. Vous pouvez notamment :
-Scanner votre concurrent sur Pappers (d’ailleurs j’en profite : si ça vous intéresse un article sur ça, pouvez-vous me le dire en commentaire ou en réponse au mail ? J’aimerais bien faire un article là-dessus) : composition du capital, résultat net, statuts, etc…
-Vérifier la présence de votre concurrent sur les réseaux sociaux : est-ce que le public interagit vraiment avec ses publications ? Et dans quel sens ? Le post choc à 1 000 vues sur LinkedIn avec des “Bien d’accord !” en commentaire ne signifie pas un achat. Je connais quelqu’un qui fait des posts à 300 likes en moyenne et n’a aucun client.
-Et si votre concurrent fait du produit… commandez-en un ? C’est la base de faire du retro-engineering, non ?
Mon propos ce n’est pas de vous dire de ne pas avoir d’ego : vous avez raison d’être fier de votre business et c’est super important. Mais ne laissez pas vos succès vous dire que vous êtes imbattable.
Mettre tous ses œufs dans le même panier : l'obsession du Super Saiyajin
Toute la stratégie de Vegeta repose sur un seul pari : récupérer les Dragon Ball avant Freezer et devenir Super Saiyajin. Quand il réalise que ce n'est pas encore possible pour lui, c'est l'effondrement progressif et total.
Combien d'entrepreneurs misent tout sur :
Un seul gros client qui représente 80% du chiffre d’affaires (voire 100% : l’ex-employeur…)
Un seul canal d'acquisition, un réseau social qui peut changer d'algorithme du jour au lendemain
Un seul produit phare (qui peut se faire copier)
Une seule personne clé dans l'équipe (qui peut partir)
Vous êtes tellement obsédé par cette unique solution miracle que vous ne voyez plus les risques énormes que vous prenez.
Je connais : ça m’est arrivé avec VoxWave, à plusieurs reprises.
-On comptait principalement sur une collaboration avec un partenaire qui avait plusieurs centaines de milliers d’abonnés sur YouTube. Quand la collaboration a volé en éclat, notre visibilité s’est effondrée.
-On avait un compte sur Facebook qui avait une super visibilité… Jusqu’au moment où Facebook a changé son algo pour valoriser les pubs payantes, et là tout s’est effondré.
La diversification n'est pas qu'un concept financier, c'est une philosophie entrepreneuriale. Quelques exemples :
-Toujours avoir un canal d’acquisition outbound (ex : le réseautage ciblé pour acquérir des clients) et un canal d’acquisition inbound (ex : une newsletter comme celle-ci, des publications sur un réseau social).
-Si vous avez un seul très gros client, essayer de développer une clientèle de clients plus petits avec une partie de votre produit, avec une tarification adaptée.
-Et à partir de ça, lancer un produit un peu différent pour diversifier votre catalogue.
L'alliance stratégique : s'unir face à plus fort que soi
L'ironie ultime de l'arc Namek ? C'est que Vegeta, après avoir passé tout un story arcà vouloir tuer Goku et sa bande, finit par être obligée de s’allier avec eux pour affronter Freezer. Cette alliance improbable devient sa seule chance de survie.
Dans le business moderne, la compétition pure et dure à la "je dois détruire tous mes concurrents" est souvent moins efficace que la "coopétition" :
Partager certaines ressources avec des concurrents supposés pour réduire les coûts (commande en gros - dans le textile par exemple, pour faire baisser les coûts)
S'allier pour faire face à une menace commune (nouvelle régulation, géant qui entre sur le marché) - Regardez ce qui se passe du côté des comédiens de doublage pour défendre la VF face à l’intelligence artificielle.
Collaborer ponctuellement sur des projets qui bénéficient aux deux parties : des échanges de visibilité, de la création en commun.
Dans notre cas, c’est ça qui a permis la renaissance d’ALYS en 2024 : un partenariat stratégique avec Utau French Resources, un très beau projet qui développe des chanteurs virtuels francophones à partir d’une technologie.
Nos lignes artistiques sont différentes, mais la passion qui nous anime est la même.
Même Vegeta finit par s'allier à Goku dans la suite de Dragon Ball… Et ça donne Vegeto, la fusion de Goku et Vegeta.
On aime où on aime pas mais il déboîte Buu.
La résilience face à l’adversité : le vrai Super Saiyajin
Ce qui fait la grandeur de Vegeta, ce n'est pas sa performance sur Namek - c'est ce qu'il devient après cette défaite écrasante. Il aurait pu abandonner, sombrer dans l'autodestruction.
Au lieu de ça, il transforme son humiliation en carburant pour progresser.
Même s’il en fait toujours un peu trop, et c’est pour ça qu’on l’aime.
L'échec entrepreneurial n'est pas l'exception, c'est la règle. Je ne vais pas vous bassiner là-dessus sur Walt Disney, Ford, Steve Jobs, vous êtes au courant.
Même ma star de toujours, Schwarzy, s’est rétamé à son premier concours Mister Olympia, avant de le remporter sept fois.
Ce qui compte, ce n'est pas d'éviter les Freezer de votre parcours, ils sont inévitables. C'est d'apprendre à vous relever quand ils vous mettent à terre, et de revenir plus fort - comme Vegeta l'a fait.
Vous avez échoué ?
Continuez de vous entraîner, votre parcours entrepreneurial ne fait que commencer.
Conclusion : mettez du Goku dans votre Vegeta.
Goku, lui, ne sous-estime jamais personne. Il s’entraîne tout le temps, même quand aucun combat n’est prévu.
A noter aussi que Goku sait aussi… quand il faut buller et se reposer, contrairement à Vegeta qui est toujours sous pression.
En business, la clé n'est pas d'être le plus fort tout de suite. La clé, c'est d'être le plus adaptable, et le plus persistant.
Et rappelez-vous : même Vegeta, qui a tout perdu face à Freezer, a fini par devenir l'un des guerriers les plus puissants de l'univers... en apprenant de ses échecs. Votre défaite d'aujourd'hui peut être le fondement de votre succès de demain, à condition de savoir en retirer quelque chose.
Allez, en route pour devenir Super Saiyajin !
Et vous, vous avez déjà été victime de l’obsession du Super Saiyajin ? Je suis super curieuse de savoir comment elle s’est matérialisée pour vous !
@+ dans l’bus !
Cyrielle
Coucou et merci pour cet article 💫
J'ai une question qui tue :
Comment trouver la bonne balance entre notre façade pro et notre personnalité ?
Aka puis-je faire des blagues sans que les clients se disent, quand même elle est pas très sérieuse ?
J'ai remarqué que travaille beaucoup mieux quand j'ai l'espace d'être moi-même avec les clients : je crée un lien "émotionnel" avec eux, donc j'ai réellement envie qu'ils se sentent bien chez eux (je suis architecte), donc je mets encore plus de cœur dans mon travail...
Mais j'ai toujours peur de "ne pas faire professionnelle" si je suis trop naturelle.
Merciiiiii 🙏