Le secret de Son Gokû que tous les entrepreneurs devraient connaître (l'avez-vous deviné?)
+ Arrivée de Café-san en fanfare dans cette newsletter !
Il n’y a pas si longtemps que ça je vous avais parlé de Vegeta et de l’importance de bien analyser votre concurrence.
Aujourd’hui je vais vous parler d’une autre qualité essentielle de l’entrepreneur… Qu’on retrouve particulièrement chez Son Gokû.
Il faut se rappeler qu’à la base, Dragon Ball est en effet une adaptation très libre du Voyage en Occident, un roman chinois du XVIe siècle, qui raconte comme son nom l’indique l’expédition vers l’ouest du moine bouddhiste Tang Sanzang, flanqué du guerrier singe Sun Wukong, qui combat armé d’un bâton et d’un nuage magique sur lequel seuls ceux qui ont le coeur pur peuvent monter.
Rien d’étonnant donc à ce que Gokû dans Dragon Ball soit très proche, dans son attitude, de l’ascèse d’un moine.
Concrètement :
Son unique motivation est d’affronter des adversaires très puissants, et c’est ce qui le pousse à s’améliorer constamment.
Pour s’y préparer, il s’entraîne donc quotidiennement, en allant chercher des personnes plus puissantes que lui capables de lui apprendre de nouvelles techniques.
Lorsqu’il rencontre quelqu’un de plus fort que lui, il analyse ce qui le rend plus puissant et se l’approprie.
Contrairement à d’autres combattants comme Vegeta, il ne trouve pas de plaisir dans la souffrance d’autrui. Au contraire, Gokû épargne systématiquement ses adversaires s’il en a l’occasion, et ne les élimine que si son adversaire refuse de s’avouer vaincu.
Il trouve beaucoup de joie dans le processus.
Petite, je trouvais souvent Gokû un peu teubé (faut bien le dire), manifestement incapable d’embrasser des considérations plus complexes sur le monde.
Mais en grandissant, j’ai fini par comprendre que son attitude face au monde était extrêmement précieuse et permettait de cultiver un mental d’acier.
Ca repose sur quoi ?
La concentration sur l'essentiel, avec une constance qui frise l'obsession.
Même si c’est important d’entreprendre intelligemment, il n’empêche que… Il y a une dose d’effort brut à y injecter.
Comment j'ai fait n'importe quoi avec ALYS (et pourquoi l'anxiété rend teubé)
On est en 2014. La première année d’existence d’ALYS, la chanteuse virtuelle que j’ai co-développé avec mes associés est particulièrement mouvementée.
On a fait plein de trucs :
-Une tournée de concerts en convention.
-Sorti un album
-Développé un prototype de logiciel de synthèse de chant pour ALYS
-Lancé le développement sur un autre logiciel plus facile à utiliser.
Mais on a eu aussi plein de projets avortés :
-Un partenariat improbable avec une grosse boîte automobile…
-Le développement d’une boîte holographique permettant de faire apparaître ALYS…
-Un jeu de cartes en réalité virtuelle ALYS…
-Un jeu vidéo ALYS…
-Et si on utilisait la technologie de synthèse vocale pour synthétiser la voix de célébrités et faire du B2B?
Et finalement, sur ces projets là, on finissait exactement par revenir au point de départ. Exactement. Comme si on avait fait un tour complet de manège sans descendre.
Familier, non ?
Le mood dans lequel je me sentais à chaque fois
Ce problème, il est lié à un problème essentiel, la gestion de l’incertitude.
L’incertitude nous crée de l’angoisse.
L’angoisse nous rend sensible à la suggestion.
Et donc chaque nouvelle suggestion nous fait dévier de notre trajectoire.
Comme un GPS qui recalcule sans arrêt son itinéraire parce qu'il capte mal le signal.
Et la mauvaise nouvelle ?
C’est que comme quand avec un GPS on prend un tournant trop tôt sur l’autoroute, souvent, ça nous éloigne de l’endroit qu’on cherchait à rejoindre plutôt que de nous en rapprocher.
La minute neuroa : usages et mésusages de nos superpouvoirs
Pour les neuroatypiques qui me suivent, la concentration c'est un sujet a fortiori encore plus compliqué. Notre cerveau fonctionne différemment, et ça peut être à la fois notre plus grand atout et notre plus belle source de problèmes.
Allez on fait le tour des superpouvoirs ?
Le premier, et pas des moindres, l'hyperfocus. Quand un truc nous passionne, on peut bosser dessus 12 heures d'affilée en oubliant de manger. C'est comme avoir un mode turbo intégré. Le problème ? Ce mode turbo se déclenche aléatoirement, souvent sur le mauvais projet au mauvais moment… Comme cette fois où j’ai décidé que j’allais coder moi-même un jeu vidéo ALYS sur Unity. Bon je n’ai jamais réussi à faire plus qu’un Pong hein…
A côté, on a cette capacité à voir des connexions partout. Là où d'autres voient un truc bizarre sans grand intérêt, nous on voit quinze opportunités interconnectées qui pourraient révolutionner trois industries différentes. C'est génial pour l’innovation. Et en réalité, ce super pouvoir, il ne fonctionne vraiment que quand il est ancré dans le réel. Le problème, c’est que quand on rencontre le réel, souvent c’est là où on se décourage. Et puis surtout : est-ce que ces connexions nous conduisent vraiment quelque part ?
Et n’oublions pas un autre très important : la dérégulation émotionnelle. Une nouvelle idée nous excite tellement qu’elle déclenche une urgence artificielle en nous : "IL FAUT QUE JE FASSE ÇA MAINTENANT SINON JE VAIS MOURIR." (Et pour paraphraser un chef d’Etat français, “Les cimetières sont remplis de projets où je devais mourir si je les abandonnais et où j’ai pourtant toujours survécu en les abandonnant”).
Comment on remédie à tout ça ?
Il y a deux réponses à trouver :
La première vient du fait que souvent, surtout lorsqu’on se lance, on a des plans trop compliqués, dont on arrive pas à être convaincus émotionnellement. Rappelez-vous on en parlait la semaine dernière : ce qui compte dans l’entrepreneuriat c’est la qualité de l’exécution, pas le fait de trouver une bonne idée. Et une exécution, ça se travaille sur la durée. C’est un travail mental.
La deuxième, c’est d’arriver à remplacer l’angoisse liée à l’incertitude par une saine certitude qu’on est en train de gagner du terrain et qu’on est en train de s’en sortir. C’est un travail émotionnel.
On va voir l’un et l’autre.
Le plan ticket de métro
Le plan ticket de métro c’est simple.
Vous voyez un ticket T?
Si quand vous vous lancez votre stratégie ne peut pas tenir sur le recto d'un ticket de métro parisien, c'est qu'elle est trop compliquée.
Mon plan actuel tient en une ligne : "Un article tous les vendredis."
C'est tout. Pas de "on verra bien si", pas de "peut-être qu'après", pas de "ça dépendra du contexte". Juste ça. Une direction claire, un objectif mesurable, une fréquence définie.
Alors oui, initialement c’était “pendant un an”, et de voir ensuite ce que ça m’apportait.
Et comme j’y ai trouvé des abonnés et des clients sur mon activité de conseil, j’ai continué.
Mais surtout, et c’est ça le secret.
C’est parfaitement en phase avec la personne que je me vois être dans le futur.
Ce ticket de métro me permet donc de monter dans le train en destination de mon futur, et une fois que je suis à bord, je n’ai aucune raison d’en redescendre sans une bonne raison.
Cet engagement initial est la source de nombreux autres engagements futurs.
En effet : depuis toute petite, j’ai toujours aimé écrire, et je me suis toujours vue être quelqu’un qui se développait professionnellement grâce à l’écriture.
Au final ça me pousse :
A cultiver mon style
A chercher d’autres personnes pour avoir leur regard extérieur.
A être à l’affût des bonnes idées, des bonnes formulations.
A réfléchir à comment rendre mon contenu plus accessible.
Pour que le plan ticket de métro marche, il faut qu’il soit en alignement profond avec la personne que vous vous voyez être dans le futur.
Pour que lorsque ça devient difficile, vous développiez une véritable passion pour ce plan qui vous pousse à persister. Et si vous échouez, ça ne vous éloigne pas de la personne que vous êtes en train de devenir : cela vous montre un autre chemin pour y parvenir.
Comme… Gokû quand il s’entraîne.
Car au pire, si demain je devais arrêter mon activité… J’en retirerais la satisfaction d’être devenue bien meilleure en écriture sur Internet que je ne l’ai jamais été.
La magie des petits pas quotidiens
Il y a quelque chose de magique dans la régularité. Pas dans l'intensité, dans la régularité.
Écrire 1 000 mots par jour pendant un an, ça donne 365 000 mots. Un roman moyen en fait 40 000...
Faire du sport 1H par jour pendant un an, c'est 365 heures d'entraînement par an.
Envoyer un article de newsletter par semaine, c’est 52 articles publiés par an.
En revanche, passer un week-end à écrire 10 000 mots puis ne plus rien faire pendant trois mois ? Ça donne de la frustration et un fichier Word qui prend la poussière.
Le secret, c'est que même s’il est plus difficile pour nous de développer une habitude que de partir en hyperfocus, une habitude demande moins de volonté une fois installée…
On finit par savoir comment se faciliter la vie, laisser toujours à portée quelque chose qui nous permet de suivre cette habitude, etc…
J’ai toujours des brouillons Substack d’articles que je rédige au fil de l’eau sur mon téléphone. Et un sac de sport de prêt que je n’ai qu’à attraper avant d’aller à la salle.
Les semaines où j’ai la forme, ça me permet d’accélérer directement, et les semaines où je suis claquée, je suis contente que ces petits efforts m’aient simplifié la vie.
N’empêche qu’à la fin, vous avez votre article le vendredi à 11H. Quoi qu’il arrive.
Et j’ai aussi fait mes trois séances hebdos.
Allez, ça va le faire !
Une exception à la règle? Quand accepter la variabilité (et pourquoi deux entreprises valent PARFOIS mieux qu'une)
Attention, je ne dis pas qu'il faut devenir un robot mono-tâche.
À partir d'un certain stade, il faut accepter ses variations d'énergie et qu’avoir deux projets en parallèle peut être extrêmement nourrissant. C’est mon cas.
Pourquoi ? Parce que ces deux projets répondent à des besoins différents :
D’un côté, je développe ma mission de conseil aux entrepreneurs à travers ce média, du conseil, et des cours. Cela me permet de développer mon réseau en plus de créer une activité dans laquelle les flux de revenu augmentent constamment.
De l’autre, mon projet artistique qui se poursuit avec ALYS. Un projet collectif qui demande un investissement en temps conséquent sur le long terme, et qui prend du temps à se construire, mais qui ultimement peut changer le statu quo culturel.
Ces deux projets se nourrissent mutuellement. Quand j'ai une période de baisse d'énergie, je me concentre sur le consulting. Quand à l’inverse je sens que j’ai besoin de créativité, j’avance sur la partie artistique. C'est comme avoir un moteur hybride : essence quand il faut de la puissance, électrique pour l'efficience.
Au fond, ces deux projets se répondent.
Mais attention : au final, j’ai deux projets maximum. Et tous les deux sont très bien définis (forcément avec le temps, je sais mieux cadrer).
Pour finir, je propose de vous laisser avec trois outils pour vous permettre d’y voir plus clair :
1) Une méthode de tri à utiliser
Maintenant, quand une opportunité se présente, je me pose quatre questions dans l'ordre :
1. Qui est-ce que je me vois devenir ?
(Si vous ne savez pas répondre en une phrase, c'est déjà raté)
2. Est-ce que cette opportunité peut me permettre de me rapprocher de cette personne?
(Soyez honnête, pas diplomatique)
3. Est-ce que j'ai les ressources pour me lancer tout de suite ?
(Temps, argent, énergie, compétences - tout compte)
4. Si je me rate, est-ce que les conséquences sont bénignes ?
(Financièrement, émotionnellement, stratégiquement)
Si une seule des réponses aux questions 2 à 4 est "non". Point. Même si c'est tentant. Même si "on ne sait jamais". Même si votre cerveau de hamster vous crie dessus que vous allez "rater LE truc".
2) L'audit impitoyable
Voici ce que vous pouvez faire cette semaine :
L'audit complet :
Listez TOUS vos projets en cours. Tous. Même celui que vous n'osez pas avouer à votre entourage. Même celui qui "n'est pas vraiment commencé mais on y pense". Même celui qui vous fait honte rétrospectivement.
Le tri brutal :
Classez-les par ordre d'importance RÉELLE : pas émotionnelle, pas nostalgique, plutôt existentielle. Est-ce que c’est quelque chose qui va avoir un impact fort sur le monde ? Toucher beaucoup de gens ? Etc… Gardez-en deux maximum pour la prochaine année. Deux. Pas trois "parce que le troisième est presque fini". Deux.
La timeline de report :
Pour tous les autres, créez une timeline ultérieure. "Projet X : à reprendre en 2026." "Idée Y : à évaluer dans 18 mois." Comme ça, vous ne les abandonnez pas définitivement, vous les reportez.
Peut-être d’ailleurs que certains de ces projets sont la suite logique d’autres que vous avez en cours, et qu’ils reviendront naturellement sur le dessus de la pile.
La règle Goku :
Pour vos deux projets gardés, définissez UNE action quotidienne ou hebdomadaire simple. Comme Goku qui s'entraîne tous les jours, trouvez votre entraînement quotidien. Ça peut être "écrire 200 mots", "envoyer un mail", "passer 30 minutes à lire un livre". L'important, c'est la régularité, pas l'intensité.
Pour vous donner un exemple : en ce moment je me documente sur le LBO car je suis en train d’en accompagner un.
J’ai acheté l’un des livres de référence sur le sujet (celui de Jean-Louis Medus), et tous les jours, je passe 10 min à 1H à lire quelques pages et à m’aider de Claude AI pour les décortiquer.
Et si jamais vous sentez la démangeaison du "oui mais cette opportunité-là, elle est vraiment différente", relisez les quatre questions. Puis respirez. Puis répondez honnêtement.
3) La méditation de pleine conscience
Yes bon pas obligé de frimer Café-san tout le monde ne le fait pas aussi bien que toi…
Allez, je vous fais la version speedrun de la méditation de pleine conscience.
Prenez cette vidéo (promis je ne suis pas sponsorisée par Christophe André) et écoutez la en entier.
Vous allez réaliser que vous n’êtes pas vos pensées et que vos pensées vous traversent mais ne sont pas vous.
Et ça, ça va être quelque chose de très important pour apprendre à vous recentrer quand vous allez vous rendre compte que plein de projets qui vous passent par la tête sont en réalité… Des pensées, et pas des choses qui émanent de vous.
Allez, on essaie tout ça ?
Gardez en tête que la concentration, c'est un super-pouvoir. Mais comme tous les super-pouvoirs, ça demande de l'entraînement. Et de l’indulgence envers soi-même pour les moments où on est pas au top.
LES ACTUS FURINKAZAN
Et ben cette fois vous le voyez, le fameux CAFE-SAN a fait son apparition dans cette newsletter ! Vous aurez d’ailleurs remarqué le changement de thème pour l’occasion du Substack pour rendre les couleurs plus jolies !
L’idée qu’on a c’est d’en faire un petit personnage “compagnon” qui donne de la vie aux articles que vous lisez et qui vient en parallèle des memes habituels que je mets de mon côté.
N’est-il pas trop chou ?
Il a évidemment sa propre personnalité (et peut-être ses propres objectifs, qui sait), mais nous partageons un but commun qui est d’aider les entrepreneurs !
Vous aurez l’occasion au fil des newsletters de découvrir les magnifiques illustrations réalisées par Jay, Marie-Lou et Enora, et qui viennent donner de la vie à tous les articles.
Certaines d’entre elles sont d’ailleurs colorisées et c’est suuuper beau, comme celle de la bannière !
C’est un projet qu’on a mené de concert avec Laure depuis maintenant quelques mois et sur lequel on a mis un coup de boost avec l’arrivée des loulous !
En tout cas j’espère que Café-san et moi-même contribuerons à nourrir vos réflexions sur l’entrepreneuriat et à vous permettre d’atteindre tous vos rêves.
Voilà, évidemment de mon côté je suis très preneuse aussi de vos retours sur ce petit ajout à la newsletter, vos réactions, vos idées de situation dans lesquelles on pourrait voir Café-san, et évidemment vos questions qui tuent ! (L’illustration de cette rubrique déchire, j’ai quelques questions en stock qu’il faut que je traite, mais je prends toujours les vôtres !!)
Aussi, je tiens à remercier toutes les personnes ayant pris un abonnement payant à cette newsletter car c’est entre autre grâce à vos abonnements que nous avons pu nous permettre ces investissements.
Si vous n’avez pas encore pris d’abonnement ou si vous voulez upgrader votre plan, sachez qu'en faisant ça vous nous permettez aussi de pouvoir faire intervenir des artistes sur ce projet (à une heure où, vous n’êtes pas sans le savoir, la question du remplacement des artistes par l’IA se pose fortement).
Et si vous voulez rire, vous pouvez aller visiter le site de FURINKAZAN, qui lui aussi sera bientôt opérationnel.
███▒▒▒▒▒▒▒ ↺35% ⋘ 𝑃𝑙𝑒𝑎𝑠𝑒 𝑤𝑎𝑖𝑡... ⋙
Allez, @+ dans l'bus !
Cyrielle
Pour aller plus loin…
Si cet article vous a plu, j’ai aussi consacré d’autres articles à ces thématiques.
Vous pouvez notamment retrouver :
-Pourquoi Vegeta a perdu contre Freezer (et pourquoi ça pourrait vous arriver).
-Comment j'ai perdu 50 000€ et j'en suis finalement heureuse ? (Partie 1) (J’y raconte l’histoire d’ALYS)
-Pourquoi suivre une formation France Travail ne vous permettra pas d’entreprendre.
-Slow Productivity de Cal Newport